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Portrait de designer : Hannah Levesque

Paper artist, designer pour lieux d’exception… C’est un monde entier que je vous invite à découvrir aujourd’hui ! Quel bonheur d’accueillir le travail si délicat d’Hannah Levesque, j’étais ravie de la voir accepter de participer à mes portraits. Je dois avouer que je suis tombée en amour de sa minutie, de l’univers ensoleillé et si chaleureux qu’elle développe… Vous allez voyager sans bouger de votre chaise !

Hannah réalise des maquettes d’une finesse et d’une précision sans nulle autre pareille. Et pour cause : elle est la première créatrice française d’architecture en papier sur mesure. Chaise longue, hamac, citronnier, pergola, piscine ou verrière, cannage, jus de fruit, plante grasse… Tels sont les défis relevés les uns après les autres avec inventivité par cette passionnée de maquette et de papier.

Vous pouvez découvrir son travail plus en détail et en vidéo sur son compte Instagram. Et si vous rêvez à votre tour d’admirer votre propre maquette, vous pouvez la contacter sur son site interne. Belle découverte !

Bonjour Hannah : Avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?

Je suis Hannah Levesque, 25 ans, designer maquettiste ! Je suis spécialisée dans les maquettes de lieux d’exception, je réalise leur réplique fidèle et vibrante de vie. Depuis plus de quatre ans, je suis à la tête de mon entreprise pour mettre la technique et mon savoir-faire au service des projets commandés. J’ai grandi dans le sud de la France que j’adore, je suis profondément inspirée par l’atmosphère méditerranéenne et ses paysages gorgés de soleil.

Elle a toujours été en moi, et elle a été surtout indispensable dès mon plus jeune âge. J’ai grandi dans un hameau perdu dans le fond des Cévennes. Déjà, je bricolais des maisons de poupées et des cabanes, dessinais la flore et écrivais des chansons, j’inventais des concerts, m’aventurais dans la forêt profonde en inventant des histoires… Ce lieu nécessitait d’être créatif pour ne pas s’ennuyer et inspirait mille et une activités.
Aussi, j’ai grandi dans une famille où le « faire avec ses mains » a tout son sens. Mon grand père était boulanger pâtissier, mon père a hérité de ses savoirs et en a développé d’autres. A la maison, tout était fait maison. A la ferme, animaux et potager, nous nourrissaient ; mon père faisait la découpe de la viande, la saucisse, le beurre, mais aussi les confitures, le pain, les choux et les flans pâtissiers pour les anniversaires… Tout en construisant la maison, fabriquant les meubles, les machines pour l’exploitation agricole… J’ai toujours vu ma mère dessiner et peindre, talent hérité de sa famille aussi. Enfin, dernière d’une fratrie de six enfants, j’ai toujours vu mes frères et soeurs créer leur propre métier ou entretenir leur passion manuelle, maçons en pierre sèches pour certain ou travail du bois pour d’autres.
J’ai vite su dès l’adolescence qu’un métier dans le design m’attendait. Et plus tard, le chemin s’est tracé.

Tu es la première créatrice française d’architecture en papier sur mesure ! Que trouves-tu de spécial dans ton domaine de prédilection qu’est la maquette en papier ? Comment l’as_tu découverte ?

En effet, je me suis créé sur-mesure ce métier en réunissant plusieurs métiers déjà existants. Ce qui est merveilleux dans ce métier, c’est de pouvoir raconter une histoire avec un objet en 3D.
Dans la maquette, il y a tout d’un récit : l’âme du lieu, les personnalités de ceux qui y habitent, les empreintes d’une vie, le patrimoine du site… Il faut de nouveau plonger dans mon enfance pour retrouver mes premiers souvenirs de maquettes.. Que mon frère ainé fabriquait, en taillant de minuscules pierres ! Plus tard, j’ai suivi des études en design d’espaces, pendant lesquelles la maquette été un outil privilégié, j’y passais d’ailleurs beaucoup de temps (trop au gout de mes professeurs). J’ai d’ailleurs fait un stage chez un maquettiste. J’ai continué d’explorer ce domaine à titre personnel… Jusqu’à comprendre qu’il y avait quelque chose à faire pour amener la maquette sur un rang plus moderne et la revisiter !


Etait-ce une évidence de te lancer dans ce domaine après le BAC par exemple ? Quel a été ton parcours de vie ?

En effet, les études de design étaient évidentes dès la fin du collège. Ce sont des études méconnues, et pourtant le design est PARTOUT dans notre quotidien : c’est lui qui dessine notre quotidien, nos vêtements, nos intérieurs, notre mobilier, nos villes, nos voitures, nos communications.. Il y a des designers pour tout mais personne ne s’en rend vraiment compte.
J’ai donc d’abord suivi une licence en design d’espace (apprend à concevoir des architectures, des scénographies, des paysages naturels et urbains) puis un master en design matériaux (apprend à mêler et qualifier les textures, surfaces, effets, couleurs, reliefs…). Ce sont des études qui apprennent à créer et à répondre à un cahier de charges, mais aussi de comprendre un contexte et d’adopter un esprit critique pour répondre au mieux au quotidien des futurs utilisateurs.

La vie d’auto-entrepreneuse nous oblige à être multitâches : création, comptabilité, fournisseurs… Comment t’organises-tu pour arriver à créer ?

C’est bien vrai, et souvent ce que je dis, c’est que j’ai deux métiers : designer maquettiste et cheffe d’entreprise. L’un ne va pas sans l’autre pour développer son activité ! En général, le matin je m’occupe de la vie d’entreprise, et l’après-midi, je fabrique les maquettes ! Sinon, je fonctionne sur des tranches de jours. Je peux passer une semaine à réfléchir à un concept, à retravailler une offre, quand je sens que je suis plus en phase avec ce que je fais, quand les choses évoluent. Puis plusieurs semaines de fabrication vont suivre.


Pour toi, quels en sont les avantages et les inconvénients de cette vie d’entrepreneuse ?

L’immense avantage et surtout bénéfice je dirais, c’est de faire exactement ce que j’aime. Aussi, en développant mon activité, je me questionne, je puise au fond de moi pour comprendre le sens de mon travail, j’interroge mon environnement proche et lointain pour comprendre en quoi ce que je fais est pertinent. Et ça, c’est d’un enrichissement énorme !
Les inconvénients… Essentiellement le fait d’être sans filet, je suis seule responsable de ce que je fais, et si demain je le fais mal, je ne pourrais m’en prendre qu’à moi même pour rattraper la situation. Notamment avec l’aspect financier !



pourrais-tu nous parler de tes projets rêvés ?

Je rêve un jour de faire la maquette du jardin de Giverny, dans lequel Monet a peint ses si incroyables toiles… Et comme la période de Noël arrive, je rêve un jour de concevoir les vitrines de fête des Galeries Lafayette à Paris !


Parmi toute cette vie, il y a surement eu des hauts et des bas : quelle est la chose dont tu es la plus fière ?

De persévérer, toujours. Persévérer, c’est prendre confiance, oser, être patiente avec le temps, et semer des graines… Dans les moments bas, je suis incapable d’imaginer ce que je pourrais faire d’autre de ma vie… Alors persévérer est d’une certaine façon ma fierté, de ne jamais lâcher et d’aller au bout de mes ambitions !


Enfin, quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu et que tu transmettrais volontiers à celles & ceux qui nous lisent ?

Ma réponse va résonner avec la précédente, mais je dirais : s’accrocher et persévérer. Notamment quand on se lance à son compte. Souvent on pense que le plus difficile, c’est de se lancer. Mais non, en mon sens le plus compliqué, c’est de tenir ! D’y croire, de profiter de ses doutes pour rectifier ses actes, d’être dans l’interrogation et dans l’anticipation, de ne pas se laisser impressionner par le temps qui passe quand les résultats ne sont pas immédiats… Car si on a semé les bonnes graines, la petite pousse sortira et deviendra grande plante !

Grand merci pour tes réponses Hannah, et à très bientôt !

Toutes les photos sont de ©HannahLevesque

2 Comments

  • Anne-Lise

    Passionnant échange où tout le métier d’artiste/artisan et de chef d’entreprise est clairement résumé, avec ses challenges, ses défis, ses hauts et ses bas.

    • cosyjungle

      Merci Anne-Lise ! Il est parfois difficile pour le grand public de comprendre qu’être un artiste ou une créatrice… doit passer par la case “entrepreneuse” pour se faire connaitre. C’est un sacré challenge ! Une dualité de plus 😉

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