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une démarche éco responsable, qu’est-ce que c’est ?

En tant qu’artisane d’art, consommatrice et citoyenne du monde, je me suis posé la question de mes matières premières car lon engagement éthique et éco responsable est réel. Je tenais à développer ce point fondamental de ma démarche et de mes valeurs sur le blog, sujet que j’avais d’ailleurs abordé dans ce post sur Instagram en avril 2021.

Il me semble important d’alimenter la pédagogie sur le sujet, tout en mettant en place la transparence nécessaire à une amélioration globale pour le consommateur et encourager les entreprises à le faire.

Concrètement, je vais vous expliquer comment je mets en place mes actions en fonction de mes valeurs.

Un engagement responsable sur les matières premières

Il est vrai que vous devez voir fleurir ce mot un peu partout, sur les réseaux sociaux, sur les sites, les pubs, les discours…

Globalement, c’est tant mieux car cela signifie que c’est une notion qui prend de l’importance, le sujet se diffuse, mais se pose très rapidement la question de la sincérité. Où est la limite avec le greenwashing ? Que signifie éco responsable, à part être tendance ?

On se souvient déjà de McDonald’s qui avait tout simplement passé son “M” du rouge au vert fin 2009… Cela suffit-il…?

Pour ma part, point de frite ou de burger, mais parlons laines évidemment.

Vous avez lu l’article sur ma rencontre avec notre jardin, vous aurez compris que mon coup de cœur n’a pas été que pour les fleurs.

Quand on vit dans les champs, une empathie “naturelle” s’installe avec notre environnement. Il est difficile de ne pas vouloir défendre cette planète, qui nous porte et nous voit naître depuis des siècles.

fleur d'ail séchée dans tissage mural ecoresponsable
fleur d’ail séchée dans tissage mural ecoresponsable

Il me serait plus simple, intellectuellement, de prendre la laine un peu n’importe où, variant les coloris, les textures, et de créer avec, pour une somme plutôt arrangeante.

C’est tentant : ça serait beaucoup plus simple pour m’approvisionner, trouver une diversité de texture et faire baisser les prix.

Mais cela voudrait dire encourager une industrie mondiale et donc intensive, en dehors de toute notion de bon sens.

Car nous parlerions alors de gros volumes de laines, donc d’élevages intensifs, surconsommation d’eau, de transport, de pétrole, et toute ceci avec des conséquences désastreuses pour notre environnement, les animaux, et nous, in fine.

La France n’est pas le leader dans la production de laine, contrairement à l’Australie (Laines) ou le Népal (Mohair) il faut donc acheminer les matières première sur notre sol. Et ici le bien-être animal perd sa place : pour un mouton, c’est entre 1 kg et 4,5kg de laine qui est utilisable au final.

Vous vous rendez désormais compte du nombre de bêtes qu’il faut élever pour répondre à une demande toujours plus grandissante de fils.

Sans parler de l’angora, où ce sont les lapins, qui sont épilés sans vergogne, je ne souhaite pas participer ni encourager ces actions, en contribuant à leur rémunération.

Faut-il alors se diriger alors vers des laines de synthèses ?

Non : je me verrai confrontée à la composition des matières : qui dit polyester, polyamide, “poly” quelque chose, dit plastique. Impossible pour moi d’encourager la production et consommation de cette matière !

Une démarche responsable personnelle… à impact

tissage artisanat d'art éthique
tissage artisanat d’art éthique

De prime abord, pour être écologiquement responsable de ces actes, il y a une démarche intellectuelle, une prise de conscience.

Il est vrai qu’il faut ensuite faire un certain “effort” pour sortir de ce circuit mainstream.

Le contexte, le monde, l’Internet Mondial ne nous aide pas… Tiktok ou autre Shein, vendent un modèle de fash conso et d’ultra fast fashion…Tout appelle à la facilité.

Nous en oublions la valeur des choses vraies. Des choses simples, qui au final prennent du temps pour exister et qui sont souvent plus proches que ce que nous pensons.

Aujourd’hui, reconnaissons qu’il faut une vraie démarche personnelle pour “devenir” écoresponsable, car cela implique de prendre son temps et d’être réfléchis.

Faire preuve de bon sens semble de plus en plus difficile – une idée rassemblée sous la “sobriété” comme dirait Pierre Rabhi, un terme qui a conquis le grand public.

Pour éviter une surconsommation d’eau, d’animaux, de pétrole et de matières naturelles, qui plus est, à l’autre bout du monde. Plus basiquement, c’est une forme de charge mentale car tout est à réinventer et créer de nouvelles habitudes n’est pas forcément chose aisée. Pourtant passé la première semaine, tout se met en place peu à peu.

Je ne parle même pas de volonté politique, les sujets environnementaux et climatiques commencent à changer, mais trop doucement.

Alors soyons notre propre changement !

Le fait de savoir que mes actions ont un véritable impact sur des filières ovines françaises, cela m’encourage à persévérer dans cette voie professionnelle : fabriquer des objets de décoration écologiquement conçus et réfléchis. Bref, “éco-responsables”. Le Larousse défini d’ailleurs très bien cette notion :

Qui cherche à intégrer des mesures de protection de l’environnement dans ses activités, ses principes

J’applique ces principes par conviction.

La conviction qui murmure au fond de moi que oui, je crée et je consomme. Oui je participe à cette économie globale MAIS, fort de ma position et de ma capacité à vous proposer des pièces pour vos intérieurs et vos murs, j’ai la capacité de faire de mon mieux pour améliorer la situation.

Car si je ne le fais pas à mon niveau, qui le fera ? Qui ensuite, s’en inspirera ?

Si nous ne sommes pas notre propre changement, alors qui le sera pour nous ?

édit décembre 2023 : je vous renvoie à cet article qui vient compléter mon propos, l’édito que j’ai réalisé pour la revue Manola !

fleur d'ail sur tissage artisanat d'art
fleur d’ail sur tissage artisanat d’art
tissage nature xxl ecoresponsable
tissage nature xxl ecoresponsable

Comment se concrétise une Démarche éco responsable ?

J’ai pris la décision que par mon entreprise artisanale, j’allais encourager d’avantage ce en quoi j’avais foi. Ce qui me correspondait pleinement.

C’est un réel pari – de temps, d’argent, d’investissement – qui me semble essentiel dans la période climatique et économique que nous traversons toutes et tous.

Concrètement, cela se met en place comment ?

C’est une démarche globale, que j’applique dans mes démarches de tous les jours.

Cela passe par plusieurs actes réfléchis :

  • Rechercher les fournisseurs de proximité qui correspondent à mes convictions et avec lesquels je peux échanger en direct,
  • Valoriser le travail d’autres artisans français en faisant appel à leur talent (et elles sont nombreuses)
  • Limiter mon impact sur le bien être animal, en privilégiant des entreprises locales qui aiment bichonnent et mettent en valeur leurs animaux, leurs troupeaux,
  • Utiliser des matières alternatives et végétales : coton, chanvre, lin… made in France
  • Faire disparaitre mon utilisation plastique de mes pièces et mes colis : les fleurs délicates sont protégées à renfort de papier froissé et de “vide” autour d’elles, je n’utilise pas de scotch, ni papier bulle etc.
  • Utiliser les végétaux de mon jardin autant que possible pour mes pièces,
  • Revaloriser et réutiliser tout ce qui peut l’être – comme les cadres chinés ou d’anciens tee-shirts transformé en fil à tisser – pour leur proposer une nouvelle vie, mais aussi des laines, des matières destinées au rebus que je récupère et valorise
  • Transformer et façonner moi-même mes supports, mes outils, mes médaillons d’argile etc.
tissage écoresponsable soie teintée
tissage écoresponsable soie teintée

Une démarche en transparence

J’ai néanmoins des limites : j’en parle ici en toute transparence car ce sujet du sourcing est important et doit se démocratiser. Ma limite est le raphia car il est évident que celui-ci ne pousse pas au fond de mon jardin.

Cette matière naturelle pousse majoritairement dans les climats tropicaux. Sa culture est essentiellement réalisée à Madagascar, qui est l’une des source de revenus important pour le pays.

Je me déplace en voiture électrique, est-ce que cela compense ? Je n’en sais rien.

Vous saisissez qu’être “éco-responsable” relève d’une démarche personnelle mais nécessaire, étant basée sur beaucoup de bon sens.

Vous savez désormais ce que je mets en place très concrètement à mon niveau.

Malheureusement bien plus d’une entreprise utilise ce terme pour mettre un peu de “vert” dans sa communication.

Preuve étant faite que l’origine des matières ou la démarche environnementale sont un enjeu important pour les consom’acteurs.

A vous de vous renseigner, demander, questionner… Cela deviendra la norme.

Et cela va bouger : au moment où je termine ces lignes, j’ai découvert cette superbe nouvelle sur le compte Instagram qui porte bien son nom : Les Belles Nouvelles. Désormais, le greenwhasing sera puni par la loi.

Dans le cadre du projet de loi “Climat et résilience” actuellement débattu à l’Assemblée Nationale, les députés ont adopté plusieurs amendements pour lutter contre le Greenwashing ou éco-blanchiment.”

Peu à peu… Nous aurons toutes et tous cette démarche dans nos quotidiens.

tableau tissé éthique
tableau tissé éthique

Pour aller plus loin :

Aviez-vous conscience des détails de cette démarche avant de lire l’article ?

Candice

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