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Portrait d’artisane : la chambre blanche

C’est un hasard organisé qui a voulu que je découvre l’univers de Julie, fondatrice de La Chambre Blanche. Une fausse coïncidence car c’est Camille de Studio Billie qui a permis cette rencontre, suite au Troc de Créatrices qu’elle organise tous les ans (une formidable initiative sur Instagram qui vous permettra de découvrir de nombreux talents !). Suite à ce troc, Camille nous a réunit, Julie et moi, et c’est ainsi que j’ai eu le très grand plaisir d’entrer dans un univers fleuri, poétique et élégant à souhait…

Julie “habille” les femmes comme les futures mariées, vous allez vite constater qu’il n’est pas difficile de se projeter pour son joli Jour avec les merveilles qu’elle crées de A à Z.

D’une douceur exquise, les bijoux que propose Julie sortent en effet tous de son atelier lyonnais, façonnés par ses soins : découpe, soudure, limage, emerisage, polissage… La dorure se fait à une quarantaine de kilomètres, de quoi être certaine que ces ensembles sont imaginés en circuits courts.

J’ai eu le plaisir de recevoir une paire de boucle à l’occasion du Troc, et absolument émerveillée par son talent, j’ai déniché une autre paire issue de l’imaginaire de Julie sur le site (pour mon plus grand plaisir)… Le ton est donné dans ces bijoux aux inspirations végétales, la signature artistique de Julie transparait à chaque nouveau modèle, qu’ils soient composés de fleurs en soie, cabochon en verre ou de formes plus géométriques pour des boucles, diadèmes, peignes, broches, mais aussi collier, bague, boutonnière… Vous allez en prendre plein les yeux !

Vous pouvez découvrir son travail plus en détail et en vidéo sur son compte Instagram ou sur son site internet.

Bonne découverte 🙂

Bonjour Julie !

Avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?

Je m’appelle Julie, j’ai 34 ans, et j’ai créé La Chambre Blanche,  ma marque de bijoux et accessoires de cheveux dédiés à la mariée et au quotidien en 2013.

Originaire de Troyes, j’habite à Lyon, et j’y ai ouvert en 2020 une boutique-atelier en compagnie d’une créatrice de robes de mariée (Mademoiselle-Madame, créé par Mélodie). J’aime la nature, inépuisable source d’inspiration, et de ressourcement. J’aime passer du temps seule, au contact de ce qui m’anime, et les moments passés entre amis et en famille me font également beaucoup de bien.

Comment as-tu rencontré l’univers de la bijouterie ?

J’ai fait des études de design de mode, qui me destinaient à être styliste vêtement. Mais mon premier emploi, à la sortie de mes études a été chez une créatrice de bijoux, qui cherchait une coordinatrice d’atelier, afin de gérer la vie de l’atelier : production, stock, etc. L’univers du bijou s’est alors ouvert à moi, et ça a été une révélation ! Je suis restée une année chez cette créatrice, puis j’ai décidé de monter ma marque. Je n’ai donc pas fait d’études dans ce domaine, mais j’ai lancé des bouteilles à la mer, à chaque fois que j’en avais besoin : sur des forums de bijoutiers ou des asso lyonnaises. À chaque fois, un bijoutier m’a ouvert les portes de son atelier, le temps d’une journée, afin de me faire découvrir une technique. Je continue de fonctionner ainsi aujourd’hui encore.


Était-ce une évidence de te lancer dans ce domaine au moment d’imaginer tes études, par exemple ?

Et bien non, pas du tout ! Ce domaine ne m’avait même pas traversé l’esprit. Je souhaitais vraiment être dans le vêtement. La matière textile me plaisait beaucoup. Coudre à la machine était une vraie passion, et je m’imaginais bien en vivre. Mais la vie en a décidé autrement, et le domaine du textile ne me manque pas. Je continue à coudre de temps en temps des petites choses pour moi, et cela me convient bien comme ça. Concrètement, j’ai passé un bac général, puis me suis dirigée vers une prépa en arts appliqués. J’ai ensuite choisi de faire un BTS en design de mode, puis une licence professionnelle dans ce même domaine. Ce parcours m’a beaucoup plu et a énormément fait grandir ma créativité. 

Tes bijoux sont raffinés, doux et évoquent un univers végétal empli d’élégance : comment se passe ton parcours créatif ?

Je ne sais jamais vraiment répondre à cette question car c’est assez abstrait pour moi de détailler la façon dont je créé, et comment l’expliquer. Mais je vais essayer tout de même 🙂 Je crée une collection par an. Je consacre plusieurs mois à cela : je commence à rassembler mes idées grâce au super outil Pinterest. Photos d’un joli paysage, femmes inspirantes, merveilleuses fleurs, drapé poétique, douceur d’une silhouette… sont autant de choses qui m’inspirent et constituent le fil conducteur de la collection qui en sortira. Cela se fait instinctivement, et est exclusivement basé sur mes envies, mes désirs, ce qui m’habite et me fait vibrer. Je ne passe jamais par une étape de dessin, car je n’aime pas dessiner.

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Je préfère directement entrer dans le vif du sujet : la matière. Je me rends donc chez mes fournisseurs d’estampes, et vais chercher les motifs en laiton brut qui me plaisent, m’inspirent, me mettent en joie. Un fois rentrée à l’atelier avec ces merveilles, je passe au travail passionnant de “plasticienne” : j’assemble les matières entre elles, les redécoupe, les taille, les soude… je laisse poser ma production, et reviendrai dessus plusieurs fois, afin de parvenir au moment où pour chaque bijou, j’ai l’intime conviction qu’il est terminé, qu’il “vibre“. Lorsque chaque bijou est arrivé à son terme créatif (entre 25 en 30 modèles par collection), mon processus créatif est terminé, et on passe au shooting.


Pourrais-tu nous parler de tes inspirations quand tu entres en création ?

Comme je le disais un peu plus haut, les choses qui m’inspirent sont très variées : la douceur d’une silhouette, une rencontre particulière, les fleurs en pleine éclosion au printemps, un paysage magnifique… sont autant de choses qui viennent s’accumuler dans ma tête et dans mon cœur, et nourrissent mon inspiration et ma créativité.


Comment as-tu découvert cette fibre artistique et manuelle qui sommeillait en toi ? Comment s’est-elle révélée ?

J’ai toujours beaucoup aimé bricoler étant petite. Les travaux manuels, avec trois bouts de carton, des jolis stickers et des stylos à paillettes, pouvaient m’occuper pendant des heures ! À vrai dire, jusqu’à tard je pensais que c’était comme ça pour tout le monde, que chacun avait son monde intérieur et adorait en faire quelque chose de ses mains. Et en grandissant, je me suis rendue compte que ce n’était pas du tout une réalité commune à chaque être. Au moment de décider de mes études après-bac, je ne savais pas du tout vers quoi me diriger. Et c’est ma sœur jumelle, véritable phare dans ma vie, qui m’a prise par la main, et m’a emmené vers le stand d’une école d’art, lors d’un salon d’orientation scolaire. Ça a été une évidence ! J’ai alors développé mon esprit créatif encore davantage et j’ai vraiment trouvé ma voie.


Quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu et que tu transmettrais volontiers à celles & ceux qui nous lisent ?

Le conseil que je donnerais serait de suivre son intuition, toujours.

La petite voix intérieure qui nous guide donne très souvent la bonne direction.

Dans les moments de doute, se recentrer sur ses envies, ce qui nous habite, qui nous sommes.

Comment définirais-tu La Chambre Blanche ?

La Chambre Blanche est une maison de création de bijoux qui s’adresse à toutes les femmes, futures mariées ou non. Les mots d’ordre sont la douceur, la poésie, le raffinement et la féminité. Ma marque évolue en même temps que moi : douce, affirmée, parfois audacieuse, parfois plus sage. Une chose est sûre : j’y mets beaucoup d’amour, de respect de bonnes intentions et de soin

Enfin, aurais-tu un prochain projet ou une envie à nous partager ?

Je suis très heureuse que mes bijoux soient prochainement distribués au musée du Grand Palais Immersif, à Paris, à l’occasion d’une exposition consacrée à l’artiste Alphonse Mucha. La responsable de la boutique du musée est une mariée qui avait trouvé ses bijoux parmi mes créations et avait beaucoup apprécié son expérience. Les œuvres d’Alphonse Mucha représentent des femmes à la silhouette éthérée, coiffées de lys et auréolées d’une mosaïque dorée, à mi-chemin entre la sainte byzantine et la muse des Floralies, et surtout, loin des habituelles couleurs criardes, une palette de bleus pastels d’une ineffable douceur. Ses œuvres remarquables, ont fait écho aux miennes (en toute humilité !) et mon ancienne mariée a pensé à mon travail pour la boutique du musée. J’en suis très flattée et ai hâte de commencer cette collaboration !

Grand merci pour tes réponses Julie, et à très bientôt !

Toutes les photos sont de ©Vanessa Madec

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