Artisanat aux jema 2023
Les Journées Européennes des Métiers d’Art 2023, mettent à l’honneur les artisans, métiers d’art et les font découvrir au plus grand nombre ! Elles se déroulent tous les ans partout en Europe !
Les Baux de Provence est un lieu d’exception ! C’est dans ce village faisant partie du cercle fermé des “plus beaux villages de France” que j’ai eu la chance et le plaisir d’être sélectionnée, afin de participer aux JEMA 2023.
Mise en avant de l’artisanat aux JEMA
Cette année, les Baux organisaient l’événement pour la première fois afin de mettre en avant les métiers d’arts locaux, en collaboration avec la CMA PACA – je les remercie toustes au passage pour la superbe organisation !
C’est parmi une cinquantaine d’artisans d’art que j’ai été choisie pour représenter le tissage dans ces ruelles surplombant toute la Crau 🙂
Le village date du Moyen-Age, véritable nid d’aigle tant il domine les Alpilles et les plaines, la vue est magnifique depuis le Château !
Juste avant d’installer mon stand, je n’ai pas résisté à faire quelques photos de ce village qui est un incontournable pour la Provençale que je suis.
Parmi tous les lieux qui ont été alloués par la mairie, j’ai installé mon stand de démonstration dans la Tour de Brau, datant de XIVe siècle : un lieu qui servait de réfectoire et dont l’immense cheminée abrite désormais des vestiges des temps passés.
Ce lieu incroyable est entièrement construit avec la “pierre du midi“, aussi appelé “pierre des Baux”.
Réputée pour sa découpe facile et la blancheur des blocs calcaires, cette pierre fut utilisée pour l’édification du Château des Baux en lui-même. Elle résulte de l’agrégation de carbonate de calcium sur un sable calcaire. On y trouve de nombreux débris fossiles marins qui attestent de la présence de la mer il y a des milliers d’années.
Ce lieu m’a d’ailleurs inspiré ma dernière pièce de tissage contemporain, Calcaire que vous découvrez ici :
J’avais créé ce tissage de 70cm de diamètre afin de le présenter pendant ces trois jours, mêlant raphia, laine mèche mérinos d’Arles, laines mérinos et laines artisanales françaises et corde française – associées à un collage de pages de livres recouverte de raphia à la façon d’un palimpseste.
Un tissage contemporain unique qui vous a beaucoup plu pendant les JEMA – d’autant plus que vous pouviez l’admirer de près !
Métier d’art, artisanat et transmission
Pendant ces trois jours, j’ai eu une révélation.
J’ai clairement a-do-ré ce format salon dans lequel je pouvais vous parler de mon métier librement, sans essayer de “vendre” quelque chose !
Car les Journée Européennes des Métiers d’Art, c’est bien cela : du partage et de la découverte, en somme de la transmission.
Nous sommes ici, artisan.es d’arts, pour vous faire découvrir nos gestes, notre savoir-faire, partager notre passion bien sûr et surtout, vous montrer : comment tel fil passe ici plutôt que par là ou bien comment amener la terre sur le tour plutôt comme cela que comme cela.
C’est également expliquer notre démarche, notre engagement, sur les matières premières pour ma part – ainsi que sur le monde que nous voulons pour demain. J’ai des souvenirs de conversations animées avec plusieurs visiteurs et visiteuses sur le devenir de nos maisons, sur les réflexions à avoir avant d’acheter tel ou tel produit de grande consommation, sur l’avenir du monde en général, des élevages ou des professions artisanales en particulier.
C’était fort agréable de voir qu’il y avait là un véritable SUJET et que globalement, il vous préoccupe tout de même pas mal !
Pendant trois jours, j’ai pu vous présenter mes pièces et avoir ce retour si fabuleux : “Oh c’est la première fois que je vois des tissages RONDS !”
Vous n’imaginez pas ma fierté de vous entendre prononcer ces mots !
Généralement, vous le faites suivre d’autres compliments forts agréables et je suis d’autant plus touchée quand je vois qu’ils sont sincères (à 100% du temps fort heureusement pour moi!)
Car il y a bien ici une démarche artistique de ma part, une “patte”, une signature oserais-je même écrire – qui me fait une grande joie de voir que ce n’est pas si simple de le reprendre par ailleurs.
Alors MERCI pour cela !
Durant les trois jours des JEMA, j’ai également voulu vous sensibiliser à ma démarche personnelle de la revalorisation de tout ce qui peut l’être : je vous ai parlé des matières, je vous ai parlé des cadres chinés que je peins ou que je récupère dans les poubelles (oui!) pour les revaloriser.
Dans cette continuité de transmission et de démonstration, j’ai proposé des ateliers créatifs pendant les trois jours ainsi que la réalisation d’un tissage participatif pour s’initier à la découverte de ce geste millénaire !
L’autre particularité de ce tissage collectif, en dehors d’être une œuvre commune, c’est qu’il a été créé uniquement avec… des T-shirt découpés et recyclés.
J’ai découpé, pendant trois jours, des t-shirts qui étaient destinés au rebus après avoir fait une collecte dans mon entourage : troués, tâchés, difforme, trop vieux… tant de défauts qui m’ont bien servis 😉
Mon objectif était donc de vous montrer qu’il était possible de les valoriser : transformer un déchet en quelque chose d’utile, voire en plusieurs choses…
Si vous voulez découvrir ce qui a été réalisé avec ce tissage, je vous invite à cliquer sur le lien suivant ou directement sur l’image ci-contre 🙂
Artisanat et découvertes aux JEMA 2023
Durant trois jours, je me suis installée et je vous ai rencontré.es !
Au menu de ces JEMA 2023 ?
Des démonstrations de savoir-faire, des ateliers avec les artisan.es, des rencontres et des découvertes de nos gestes pour entrer dans le monde de l’artisanat d’art comme je vous l’indiquais.
J’avais également de formidables voisines qui m’ont permis de découvrir à mon tour leur talent et leur univers artistique et créatif : gestes, matières, perspectives, inventivités, savoir-faire… Autant de raison, s’il en fallait, pour me convaincre de cette diversité incroyable et cette capacité que nous avons à créer un Monde – tout cela à portée de main.
Je vous les fait découvrir évidemment !
- J’ai eu ainsi le plaisir de découvrir le travail et les gestes d’Agnès Bourayne. Elle fait un travail incroyable à partir de… papier kraft ! Elle réalise des luminaires collés, peint, dont l’intérieur va littéralement briller sous vos yeux et donner corps à la lumière. Ces collages réalisés à partir de losanges de papier forment écailles ou briques et vont se refléter grâce à la peinture appliquée ensuite par Agnès. Un travail d’une grande poésie dans sa simplicité, une façon magnifique de sublimer la lumière.
- J’ai ensuite admiré les gestes et l’univers de Joanna Da Silva . Maroquinière, elle a créé la marque Lamaro un atelier de haute maroquinerie responsable. Elle réalise des sacs et accessoires avec des matières de grandes qualités. Durant le salon, elle permettait de se rendre compte très précisément de ce qu’est la “couture sellier” pratiquée notamment dans les ateliers d’Hermès et autre grands noms de la maroquinerie française ! Une couture à double sens qu’une machine est incapable de reproduire : que cela soit dit 😉 Elle l’explique d’ailleurs très bien sur son blog.
- J’ai eu la chance de pouvoir admirer un travail d’exception de Corinne Mahe alias Lanounette. Corinne a fait partie des premiers professeurs de la prestigieuse école de broderie d’art LESAGE et obtient en 1997 le diplôme de l’une des MEILLEURS OUVRIER DE FRANCE en Broderie Haute couture. J’ai ainsi eu la grande chance d’admirer son projet de MOF, un boléro entièrement brodé à la main entre perles, ruban, organza et tulle.
J’ai été totalement fascinée par sa dextérité et par ce geste de broderie qui se travaille sur l’envers et – en plus – une main sur l’endroit et une main sur l’envers de l’ouvrage.
Bref, un savoir-faire d’exception mis au service d’un chef d’œuvre incroyable.
Et si vous habitez en Provence, Corinne donne des cours dans son atelier pour découvrir cet univers si précieux ! C’est par ici 🙂
- Deux artistes joaillières ensuite, chacun dans leur univers et chacune avec leur personnalité !
Pascaline Perrin est artiste joaillière et travaille l’argent essentiellement. Elle réalise des pièces sur-mesure et d’exception pour orner mains, oreilles et cou et j’ai eu un coup de cœur pour cette bague incroyable, composée de plusieurs feuilles d’argent !
Marie de son côté va vous faire voyager dans l’art textile avec facilité, mêlant tissus, végétal et bijoux ! Elle a créé sa marque Marielon en utilisant des graines comme point de départ, pour réaliser ensuite des pièces textiles comme ici ce collier, et vous faire voyager à travers les matières et les univers.
Il y avait tant et tant de talents que je n’ai pas assez de photos pour toutes les mettre en valeur !
- Je terminerai sur Luce Monier, fleuriste d’art, qui s’est associée le temps de ces trois jours avec Prune Revoil plumassière dans la chapelle des Pénitents du panomara des Baux de Provence, pour habiller l’autel de la chapelle : fleurs et plumes venaient se fondre, se mêler pour créer un nouvel ensemble et créer l’illusion le temps d’un instant…
Il y aurait tant encore à dire… Ce fut une expérience riche de partages, d’échanges et d’émerveillement sur ces savoir-faire que j’ai côtoyé pendant trois jours.
J’avoue que je me suis posée à un moment, réalisant MA CHANCE tout simplement, de me nourrir à mon tour de ces inspirations, de ces créations et de tant de diversité de réalisations.
Un rêve éveillé...
Rendez-vous l’an prochain ! Viendrez-vous nous voir ? 😉
En tout cas, j’espère pouvoir vous y attendre de nouveau !
Candice
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