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Un jardin à portée de cœur

Ce jardin… Notre jardin. Il a été un catalyseur important dans ma démarche artistique et la mise à l’honneur de notre Nature. La rencontre avec notre maison s’est faite en premier lieu grâce à lui. Nous cherchions de l’espace, nous cherchions de quoi « nourrir » nos enfants, au propre comme au figuré.

Nous occuper de ce jardin est à la fois un bonheur empli de perspectives et une course contre la montre que nous expérimentons pour la 2e année. Le temps n’attend pas. La nature n’attend pas : pour lancer un potager, il y a une période. Pour tailler, débroussailler, redonner vie, il y a une période. Pour faire les semis, il y a une période… Nos week-end sont biens occupés et les enfants savent manier la binette à leur jeune âge ^^

Cette nouvelle approche, que nous avions un peu touché du doigt dans nos précédents logements, elle épanouie ici pleinement : nous devons le prendre en compte, sinon les semis ne poussent pas et tout simplement, nous ne récoltons pas. Nous devons donc accorder du temps à la Nature et “monopoliser” nos week-end maintenant pour pouvoir en profiter au printemps et cet été.

Il est donc nécessaire de penser plus loin que l’instant présent.

D’anticiper. De connaitre l’impact de notre action “aujourd’hui” pour que tout roule “demain”. Bref, pour l’instantanéité, on repassera. Pour la consommation de masse, on repassera aussi. Certes, ça à l’air bête dit comme ça, tout le monde sait qu’il est normal de planter une graine et de ne pas la voir pousser aussi vite que dans un album d’Astérix et Obélix 😉 Mais, j’ai parfois l’impression que cette notion de lenteur nécessaire est oubliée… Dans notre course effrénée pour vivre, consommer, zapper, consommer encore, surfer, liker… Notre vie moderne au XXVIe siècle nous éloigne bien de ces préoccupations de lenteur.

Pourtant, pour se nourrir sainement à son niveau, il faut prendre le temps et respecter la terre – donc la Nature, les animaux, mais aussi son prochain, qui va m’aider à labourer,à récolter, etc. C’est une chose de le savoir, s’en est une autre de le vivre.

De l’expérimenter vraiment.

Le premier confinement a donc été une sorte de “pause” salutaire pour nous permettre de nous consacrer pleinement à la mise en vie du potager.  Nous attendions ce moment depuis des MOIS je dois dire ! Et c’est lui nous a nourrit tout cet été : manger “sa”salade d’épinard avec “ses” tomates cerises et “ses” rondelles de courgettes, après tous nos efforts, accompagnée par le fromage de chèvre du voisin, comment vous dire… #groskiff !! Nous patientons désormais que les arbres fruitiers grandissent pour que les enfants y viennent picorer, eux qui ne demandent qu’à les escalader pour aller cueillir pommes, poires, abricots et prunes. Le figuier est déjà bien sollicité en ce sens…

Au milieu de tout cela, des rosiers en pagaille. Les précédents propriétaires n’étaient pas avares de fleurs : Roses trémières, belles de nuit, coquelicots, iris, marguerites, pivoines, arums, lavande, muguet, marguerites… Autant de cadeaux pour les yeux que pour mes créations, car je découvre la teinture naturelle dans le même temps ! Chaque pétale est une promesse de couleur à venir sur la soie, je glane donc dans le jardin ce que le vent fait tomber à terre, et les lendemain d’orage, ce sont des centaines de petits plissés rose ou jaune que je récupère précieusement.

C’est quelque chose de les voir évoluer, changer au grès des saisons, fleurir juste le temps de quelques semaines… Ou arriver beaucoup trop tôt. Car l’impact du changement climatique se constate d’année en année. En 2019 j’ai vu notre pin avoir les branches brulées, littéralement, par le soleil de canicule. Et j’ai vu aussi combien la rosée du matin perdure des heures durant, tant qu’elle se trouve à l’ombre. De quoi donner à réfléchir sur l’extrême bétonisation des villes et leurs nécessaires besoin d’être d’avantage aérées, boisées, végétalisées…

Ce jardin, comme tout jardin, est merveilleux.

L’amour et le temps que nous lui accordons, nous permets d’en récolter les fruits. Bien évidemment, c’est devenu si simple d’expliquer aux enfants combien il est important de protéger notre nature. Combien il est important de ne pas cueillir toutes les fleurs, pour en avoir l’an prochain ou de bien laisser les racines par exemple, pour retrouver cette plante l’an prochain. Important de ne pas mettre de pesticides pour préserver les vers de terre dans le potager – et ne pas manger n’importe quoi. Transmettre ceci à nos enfants, les hommes et femmes de demain, nous semble plus que fondamental.

Combien il est important de trouver des astuces pour économiser l’eau, d’associer les espèces de végétaux qui vont venir mutualiser leurs actions, respecter les animaux… Nous appliquons les principes de permaculture qui se trouvent en fait être des principes de bon sens : s’inspirer de la Nature, la laisser faire tout en l’orientant un brin, lui donner toute les chances de s’épanouir naturellement. On ne réussit pas tout, loin de là, mais la démarche initiale nous met en accord avec nos valeurs.

Évidemment, nous avons encore l’avantage évident de se pas dépendre à 100% de nos récoltes, nous ne sommes pas encore à ce stade là mais nous conceptualisons déjà toutes les étapes préliminaires à cette consommation annuelle : il faut déjà pouvoir stocker 6 mois de provisions, par exemple… ! Puis nous aurions bien été en peine face à ce qui a ravagé nos aubergines l’été dernier, ou les fèves… Nous savions bien qu’il s’agissait là d’un métier à temps plein, et c’est un challenge que nous relevons petit pas à petit pas, et nous nous disons que tout ce que nous produisons est toujours ça de pris en expérience, en découvertes intellectuelles comme gustatives !

Nous parlons d’amour et de temps, mais également de respect. Car c’est tout à fait fascinant de découvrir ce dont Gaïa est capable pour s’adapter, pour se reproduire, se défendre et au final… perdurer.

Elle mérite bien une mise à l’honneur.

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