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portrait de créatrice : éléonore. M

Je vous invite aujourd’hui à plonger dans un univers à part entière, composé de coup de pinceaux, de reflets, de nuances, d’émerveillements… Je vous invite aujourd’hui à découvrir la profondeur de l’or et la luminosité du noir dans le travail tout particulier d’Eléonore M. C’est une Artiste à part entière dont vous allez lire le portrait car je suis le travail d’Eléonore depuis longtemps sur son compte Instagram, je l’ai connue du temps où elle mettait en scène des compositions en fleurs séchées, magnifiques, puis son éclosion au monde à travers la peinture, l’encre et l’or. Onirisme, féminin, poésie, imaginaire… Je suis très heureuse de vous faire découvrir ce très beau portrait, auquel Eléonore a eu la gentillesse de participer.

Vous pouvez contempler son travail sur son site internet.

Bonjour Éléonore, qui es-tu : pourrais-tu te présenter pour les celles et ceux qui ne te connaitraient pas ? 

Bonjour ! Je suis Eléonore M., j’ai 26 ans et je suis Artiste peintre depuis bientôt deux ans.

Comment as-tu découvert cette fibre créative qui sommeillait en toi, comment s’est-elle révélée ?

Je pourrais dire que cette fibre créative est venue en même temps que ma naissance ! Ma mère est artiste peintre elle-même, l’ensemble de ma famille réalise des choses de ses mains et en font leur métier. Enfant,  je baignais dans un environnement où l’art et la culture prédomine, à la fois à l’intérieur de la maison par les tableaux accrochés aux murs et les bibliothèques remplies de livres. Mais aussi à l’extérieur, entre la quiétude des chemins de campagne et la puissance mystérieuse des montagnes de Chartreuse. Ce sont des paysages très inspirants qui poussent au recueillement et à la construction d’un jardin intérieur riche en images. Le monde de l’imaginaire et de la création fait partie intégrante de mon identité, et ce depuis toute petite. 

 

Que trouves-tu de spécial dans ton domaine de prédilection qu’est la peinture aujourd’hui, pourquoi cette technique plutôt qu’une autre pour toi ? Tu t’intéressais à la création de fleurs, il y a quelques mois, comme s’est opéré cette évolution artistique ?

Oui en effet, avant de me consacrer entièrement à mon art, j’ai développé il y a quelques années une activité de créations en fleurs séchées en parallèle de mes études. En fait, il ne s’agit pas d’évolution artistique mais bien de retour aux origines. Le goût pour le travail des fleurs séchées est apparu très tard, lorsque j’étais étudiante en Histoire/Histoire de l’Art. J’ai développé cette activité qui m’a permit de me lancer dans l’entreprenariat, et j’ai vécu de très beaux moments. Pourtant, je ne me sentais pas complète et véritablement épanouie. Une part de moi étouffait et avait besoin de se dévoiler.

Mon premier amour est le dessin. Enfant, les heures défilait sur la feuille de papier, et j’ai rempli des carnets entiers. Cette passion ne m’a jamais quitté, et même lorsque je travaillais les fleurs séchées je dessinais encore à côté. Le dessin est mon repère, mon refuge, un espace que je connais dans tous ses contours. Au contraire, la peinture est un domaine qui me fait sortir de ma zone de confort. Pendant longtemps je me sentais inhibée, et je n’osais approcher un domaine que ma mère travaillait avec tant de talent et d’intériorité ! La peinture est un feu qui sommeillait en moi et qui un jour a éclaté lorsque, épuisée par la précision des traits, j’ai eu le désir ardent de faire jaillir l’encre sur la toile.

Depuis, je découvre un monde que je ne veux plus quitter. Le dessin est toujours là, comme un phare dans la nuit. Mais la peinture m’enveloppe toute entière et me permet d’aller encore plus loin.  

Avant de donner plus de place à cette activité artistique et créative, quel a été ton parcours scolaire, ton parcours de vie ? Te prédestinais-tu à cette vie d’entrepreneuse ? 

J’ai esquissé quelques lignes auparavant, mais j’ai donc suivi des études à Lyon. Au sortir du bac, j’ai intégré une Hypokhâgne B/L (Lettres et Sciences Sociales), qui fut une seconde révélation artistique pour moi.

La première est venue avec la naissance, par l’éducation, sans que je m’en aperçoive. C’était une évidence, comme un décor omniprésent. J’étais assidue à l’école et j’avais des projets toute autres, bien loin des parcours artistiques empruntés par ma famille. Pourtant, cette année de prépa m’a réveillé. Je n’étais pas à ma place, à la fois pour les études et pour la mentalité. J’avais un grand désir de liberté. Prostré devant mon tableau lors d’une colle de mathématiques, j’ai réalisé que mon envie véritable c’était de peindre ce tableau, et non d’y écrire des formules incompréhensibles. Je ne regrette pas cette école qui fut un outil brillant pour la construction de l’esprit et la rigueur. Mais j’en suis sortie comme un lion délivré de sa cage.

J’ai suivi ensuite une licence d’Histoire et Histoire de l’Art. Une voix me disait de tout quitter, pourtant je ne l’entendais pas encore assez. J’ai passé de longues heures à contempler les œuvres des plus grands peintres, à les étudier en cours, au MBA de Lyon ou encore au Musée des Tissus. Devant ces tableaux, je voyais la singularité des mouvements que je reproduisais de loin avec ma main. C’était magnifique, la beauté à l’état pur. Et ces frémissements étaient de plus en plus présents. Un jour, je n’ai pu que me résoudre à l’évidence.

Je travaillais déjà les fleurs séchées. D’années en années, cette activité parallèle était de plus en plus présente. A la fin de ma licence, je suis arrivée à un croisement, entre l’envie de continuer mes études, ou tout arrêter et me lancer complètement dans les fleurs séchées et le dessin. Je n’avais pas encore cette force intérieure, et j’ai donc continué en Master Patrimoine et Musées dans l’objectif de travailler ensuite dans les institutions culturelles. Finalement, cette force intérieure est venue, et vraiment de l’intérieur. Car je suis tombée enceinte ! Ce fut un  choc, mais surtout un véritable cadeau de la vie. Lorsque mon fils est né, j’ai su alors que ma place était auprès de lui, et de mes créations.  J’ai donc quitté mon master et je me suis lancée pour de bon. J’ai continué les fleurs séchées pendant quelques temps, pour finalement enlever tout obstacle à mon désir profond de dessiner et de peindre. Ce fut long, mais tout cela m’a enrichi, et je suis aujourd’hui heureuse de ce chemin parcouru. Même si, au fond, le chemin continue encore, à perte de vue… 

La vie d’autoentrepreneur.se oblige à être une sorte de mélange entre Shiva et un couteau suisse ! Quels en sont les avantages et les inconvénients selon toi ?

C’est très bien résumé ! Moi, je n’y vois que des avantages. J’aime contrôler tous les aspects de mon métier, et être polyvalente. Cela dit, pour être tout à fait honnête, l’aspect administratif et commercial me bloque. Lorsque je faisais uniquement des fleurs séchées, c’était bien plus simple. Dans un sens, j’étais comme dans une petite entreprise, avec un aspect artisanal. J’avais une distance vis-à-vis de mes créations. Mais la peinture… C’est bien plus profond, bien plus personnel. Lorsque je peints, je suis hors les murs, dans un monde imaginaire sans frontières, entre la lune et les étoiles. J’ai beaucoup de difficultés à rationaliser tout cela. C’est comme trahir la pureté de l’imagination. Peut-être qu’un jour je déléguerai tout cela !

Que retiens-tu de cette expérience et quel est ton prochain challenge ?

Je ne vois pas cela comme une expérience ou une série de challenge comme on parlerait de missions à « checker » en entreprise. Il s’agit d’une vie, d’un parcours personnel et intime qui me relie au monde temporel et surnaturel. Je me laisse bercer par les mouvements de la vie, et j’exprime du mieux que je peux toutes les énergies et émotions qui me traversent. Cela me fait toujours étrange de parler de ma passion comme un « métier ». Le mot enferme et cloisonne une pratique qui à l’inverse libère et emporte.

Je vois la peinture comme une forme de pratique méditative, ou le corps et l’âme sont en symbiose. Je ne recherche pas un but à atteindre, je suis en constante recherche et cela me plaît. Je me sens complètement libérée de tout principe réducteur de « réussite » et d’ «accomplissement social ».

Quelle est ta plus grande fierté ou ta plus grande réussite (une création, une rencontre, un événement de vie…) ?

Ma plus grande «  réussite » est le fait d’avoir écouté cette voix intérieure qui m’a reconnecté avec mon être. Aujourd’hui, je suis à ma place, tout simplement. C’est cela ma « réussite ».

Enfin, quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu et que tu transmettrais volontiers à celles & ceux qui nous lisent ? 

Mes parents m’ont toujours incité à suivre ma voix, loin des courants de la conformité et de l’uniformité. Laissez place au silence, faites connaissance avec vous-même. « Les gens réfléchissent trop à ce quils doivent faire et trop peu à ce quils doivent être » disait Maitre Eckhart. C’est cela mon conseil, entrez en vous-même et reconnectez-vous avec votre jardin invisible. C’est de cette manière que vous pourrez exprimer, avec la peinture, l’écriture ou même la musique, tout ce qui vous fait vous sentir vivant !

Mille mercis pour ce joli parcours de vie Éléonore et à très bientôt 🙂 

Toutes les photos sont ©Eléonore.M

3 Comments

  • Lydia

    Très belle interview. On retrouve bien la personnalité et la créativité @eleonore_m. Quand on l’a suis depuis plus de 2 ans maintenant et qu’on est fan on l’a retrouve bien ici. Elle doit être fière de ce bel article qui lui rend bien hommage car il respecte ce qu’elle est et il l’a met en valeur respectueusement. Merci à vous pour elle et pour nous. L.

  • cosyjungle

    Merci pour vos mots Lydia ! Je suis heureuse si j’ai pu vous transmettre mon admiration pour son travail que vous semblez déjà bien connaitre 🙂 Tout le mérite de cet article revient à Éléonore qui a du se dévoiler et je sais que ce n’est pas un exercice facile. Il y a tant de beaux talents et de femmes à découvrir autour de nous que j’espère pouvoir continuer encore un moment… 🙂 Merci pour votre soutien. Candice.

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