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le DIY, le début de l’autonomie

Oh le joli acronyme… Vous le connaissez forcément ! Car, oui aujourd’hui, on le retrouve PARTOUT… Trois lettres simples et efficaces, dans le même style vous avez l’ONU ou l’OMS, avouez que DIY c’est plus fun 😉

Do It Yourself ou tout simplement, Faites-le Vous-Même (FVM en français, si ça vous tente…) est une tendance débarquée du monde aglo-saxon. Ce mouvement initié au début du XXe siècle puis relancé dans les 70’s, avait pour domaine de prédilection initial… le bricolage et l’outillage (Wikipédia) Au fur et à mesure des ans, cette notion de se débrouiller par soi-même s’est étendue à l’architecture, aux activités manuelles avec les enfants, même à la musique. Désormais aujourd’hui, il n’y a pas un domaine qui ne vous parle de DIY : entre faire sa propre bière, faire pousser ses propres champignons, créer ses bougies ou ses propres meubles, il y en a pour tous les goûts… et surtout en matière de décoration !

Je repense d’ailleurs ici à une conférence formidable de Idriss Aberkane, l’économie de la connaissance*, dans laquelle il aborde cette notion de diffusion de la connaissance, que je vous encourage vivement à écouter ou à lire (*Dans ce lien, vous n’aurez que les questions qui ont suivis la conférence de 2h sur ce sujet, je n’ai malheureusement pas retrouvé la conférence en elle-même.). On entre ici dans un brin de réflexion mais ne pensez pas que l’on s’éloigne tant de la notion de DIY… Idriss Aberkane nous dit que pour acquérir de la connaissance il faut deux choses : du Temps et de l’Amour. En somme, ce qui importe pour apprendre quelque chose de nouveau c’est le temps que vous y consacrez : passez 500h sur un sujet et vous vous y connaitrez mieux qu’au bout de 8h, c’est indéniable. Et si en plus vous passez ces 500h en vous régalant, parce que vous aimez ça, le sujet vous intéresse et vous passionne, et bien vous apprendrez bien mieux que 500h au forceps. Mes cours de math de toute ma scolarité en savent quelque chose…

Il ne me semble pas inapproprié d’appliquer cela au DIY avec toute la notion de loisir qu’il comporte : quand vous faites vous-même une activité initiée par vous-même, vous vous amusez. Vous passez un bon moment tout en apprenant quelque chose de nouveau par exemple. Ce qui vous motive par ailleurs, cela semble évident, c’est que vous avez ENVIE de le faire . Et ça, c’est fondamental pour la suite !

Kit de DIY s’inspirant du Kintsugi, proposé par Les Raffineurs
DIY proposé par Adeline Kalm à l’occasion du Hina Matsuri, la fête despetites filles

Et en faisant par vous-même, vous découvrez vos talents cachés dans tel ou tel domaine. Vous vous impressionnez peut-être. Vous découvrez tout simplement qu’il est possible de fabriquer de vos mains. De créer vous-même un objet de A à Z. Pour certain.es déjà, c’est une révolution…

On revient par extension vers le cœur du circuit court : désormais vous pouvez dire “je couds ma robe, je me lance dans mon potager, je fabrique mes meubles, j’élabore mon beurre” etc. etc. D’ailleurs, vous le savez autant que moi : qui étaient les rois du DIY ? Nos grands parents bien sûr ! Parce que tout simplement, ça coûtait un rein d’aller acheter un objet, une robe ou un outil neuf et qu’on préférait réparer, adapter, s’approprier le sujet – quand l’objet était disponible dans un rayon de 50km !

La facilité, la disparition des distances : voilà ce que nous a apporté Internet. La disparition des frontières et des délais. La matérialisation de l’instantanéité. Le zapping intégré à nos vies et bimbamboum, nous voilà consommateurs effrénés .

Alors je suis très heureuse que le DIY se démocratise d’avantage car il s’agit d’un premier pas, d’une petite fenêtre sur un sujet plus vaste : la réappropriation de nos compétences individuelles.

Rien que ça. “Wouaw, tu pousses pas le bouchon un peu loin Candice, là ? Non, carrément, parce que je ne pensais pas que faire des bracelets brésiliens avait tant d’impact !”

Je pousse le bouchon juste un peu, mais pas trop 😉

On peut considérer la notion de DIY spécifiquement réservée “aux loisirs créatifs” – terme qui n’a pas encore trouvé ses lettres de noblesses auprès du grand public, car on pense souvent ici aux activités enfantines du mercredi mais rien de bien sérieux. Il est pourtant bien plus que cela, Idris Aberkane en parle d’ailleurs dans sa conférence en se référant à une bibliothèque mondiale d’information que nous découvrons peu à peu de nos jours…

Car, vous avouerez avec moi que ces hobbys ont tous cette faculté fascinante de nous rendre fièr.e de nous-même.

On a très envie de pousser le fameux “tadaan” une fois notre œuvre terminée non ?! Effectivement, on peut se sentir un peu benêt, mais on l’aime ce bol un peu de traviole, élaboré de nos mains en poterie il y a 6 ans, on l’adore cette robe qui nous a donnée tant de mal avec la couture invisible du zip, on veut la faire goûter notre bière handmade ! Mais bien sûr qu’on est fier.e.

Et on a RAISON. Mais oui ! 🙂

Outre le bon moment passé ensemble, en cohésion (ce qui nous manque un peu en plein Covid, par ailleurs), à suer avec nos amis sur cette broderie trop minutieuse pour nous, c’est plus que cela : nous retrouvons et partageons les gestes simples d’antan, on en découvre d’autres, plus modernes. Et dans tous les cas : nous apprenons quelque chose de nouveau. Ce qui nous fait du bien nous rend plus forts surtout quand cela nous donne l’appétence d’en apprendre PLUS ! Et ça, c’est quand même formidable.

La porte ouverte à toutes les fenêtres est là : )

“C’était chouette de faire la bière, la prochaine fois je tente le fromage. Puis j’ai vu un stage chez un céramiste, ça me tente bien. Tu viens avec moi ? Oh super, un atelier tissage pour mon anniversaire ! Non mais attends, je vais le peindre ce mur moi. Oh, tiens c’est cassé ? Souviens-toi, j’ai vu une vidéo je suis sûre qu’on peut le réparer… Non, mais attends, on va pas faire 60 bornes pour aller acheter une table basse, on va pouvoir trouver une alternative, puis c’est plein de plastoc leur protection en polystyrène là…

Vous voyez où je veux en venir ?

Faire soi-même est le premier pas vers l’autonomie des ménages, la réappropriation de ces connaissances presque perdues… et pourtant si fondamentales, nous revenons à une forme d’essentiel palpable que ne pourra jamais remplacer la réalité.

(Si vous manquez d’idées de DIY mais que vous en avez l’envie, alors Pinterest va devenir votre ami – ou votre ennemi car attention à l’aspect chronophage de la chose, vous aurez vite fait d’enregistrer des pages sans les tester ! Ici un exemple de ce que vous trouverez pour votre intérieur, en tapant simplement “DIY” dans la barre de recherche entre 1000 autres choses… Un pouf en corde… De nouveaux rideaux… ah tiens des bougies à la lavande… )

Certes cela ressemble à du “bricolage” dans un premier temps, mais à force de Temps et d’Amour, cela peut s’ouvrir sur d’autres sujet, devenir ensuite de la débrouillardise puis de la conception, réalisation, affirmation de soi. Il ouvre une perspective individuelle qui ne va plus nous pousser à consommer/remplacer mais à consommer en conscience, car vous saurez fabriquer pour compléter cette matière première acquise.

Ce n’est pas parce que vous faite des bracelets brésiliens que vous allez changer le monde, mais à force d’en faire vous vous intéresserez au sujet : soit vous deviendrez expert.e, soit vous serez attiré.e par un autre sujet, qui en amènera un autre et ainsi de suite. Ce cercle vertueux de réalisation manuelle est lié à la réalisation de soi, je me répète mais j’en suis convaincue. Vous faites, vous manipulez : vous créez. Ce que vous réalisez à une petite échelle pour un sujet anodin peut devenir votre réflexe pour des créations plus ambitieuses ultérieurement et c’est ici que vous impactez directement votre consommation, votre quotidien, votre vie – et le monde, en toute simplicité (je crois à l’effet papillon, pas vous ? !)

Le DIY est un état d’esprit aux perspectives fascinantes du moment qu’on lui offre la possibilité de voir plus loin que les “activités du mercredi” !

© SagesCommeDesImages

Il peut devenir une réflexion de vie, un trait de caractère… a way of life, comme disent nos amis américains. C’est grâce à lui qu’il nous a semblé évident, pour nous, de raser la maison une fois achetée puis d’en refaire les plans intérieur et de remonter les murs en le “faisant nous-même”. Alors qu’il n’en allait pas forcément de même pour tout le monde, mais sur le moment, nous n’avons vraiment pas beaucoup réfléchi à faire autrement ! Oui, le budget a joué, évidemment, mais nous aurions pu remettre toutes ces modifications à plus tard, la maison était so 70’s, mais tout à fait vivable…

On me susurre à l’oreillette que “Oui, mais moi, je suis pas manuel.le du tout, je suis même nul.le! Alors le DIY, c’est super pour 2h après… merci, mais non merci.”

Ah ah, le coup classique. J’aurais donc un exemple très concret à vous présenter, je vous en parlerai dans un prochain post mais je terminerai uniquement sur ceci : Manuel ne veut pas dire créatif… ; )

Je clôture ici ce long article, j’en ai conscience, mais si vous êtes arrivé jusqu’au bout – merci déjà, pour votre lecture – mais dites-moi : le DIY, vous en êtes où vous ? ça vous parle ? Vous avez déjà acheté un kit à tester ? Moi j’avoue, j’ai tenté le DIY pour faire son mascara, persuadée que je n’en m’étais pas à cause des produits pas naturels dedans. Donc non, en fait, c’est juste que je ne pense jamais à en mettre. Je sais que ce domaine n’est pas pour moi, mais… J’ai d’autres DIY sous le coude 😉

(Cela dit… je serai curieuse de savoir qui a déjà tenté ces propres champignons ! ? :D)

Voici la fameuse boite à champignon, qui a l’air d’être un sacré programme tout de même…

Je profite de cette image haute en perspective, pour éclaircir 2 points :

  1. Tous les liens présentés sont évidemment de mon fait pour illustrer mon propos et ne relèvent d’aucun aspect commercial.
  2. J’aborde ici le concept du “faire par soi-même” quelque que soit le sujet, mais il n’est pas question ici de valider aveuglément le concept de marchandisation à outrance du premier kit de DIY venu. Je vous encourage à faire et à tester, à manipuler de vos mains et non à acheter tous les kits qui passent dans les grands enseignes ou bourrés de plastique. Comme ici ces champignons, qui m’ont beaucoup marqués de part leur… originalité. On est loin du zéro plastique, au passage, mais bref, je m’égare.

*

3 Comments

  • Soonia

    Très intéressant ! Ça correspond bien à ma pratique. Plus je fais moi même plus j’ai envie de faire moi-même. Et dans des domaines variés, même s’ils ont toujours un lien avec la nature je crois…
    (D’ailleurs ça me fait penser que les pissenlits cueillis tout à l’heure sont toujours en train de tremper… tant pis, on verra demain ! )
    Mais je n’ai jamais (en tout cas pas de souvenir) acheté de kit diy tout fait par contre. Je suis la reine pour trouver des idées pour optimiser le matériel déjà à disposition. Merci Instagram et Pinterest entre autres !

    • cosyjungle

      Oh en effet, Merci Soonia, car oui, Pinterest pourrait nous abreuver d’idées jusqu’à plus soif ! ^^ En tout cas, il est vrai que plus on pratique, plus on a envie de pratiquer et le domaine du DIY n’échappe pas à cette règle… J’espère que les pissenlits seront tout de même bons 😉

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